SUPERVISION
Quand le psy va chez le psy...
De par mon expérience, je propose des séances de supervision pour mes jeunes consœurs ou confrères.
J’ai naturellement été sollicitée par des collègues débutant leur activité ; j’ai alors découvert que j’avais beaucoup d’intérêt pour ce type de partage et de transmission.
Les jeunes psychologues , en début de carrière, peuvent ressentir le besoin de se faire superviser par un collègue plus expérimenté. En effet, les situations cliniques sont multiples et complexes au sens où elles réunissent plusieurs éléments, et les stages lors de nos études ne suffisent souvent pas à apporter une expérience suffisante.
Rôle du superviseur :
Reprenant les mots d’Alain Delourme, auteur de " La supervision en psychanalyse et en psychothérapie ", je dirai que le superviseur a un triple rôle : celui de veilleur, de chercheur et de transmetteur.
Il doit veiller à ce que le supervisé aille bien, personnellement et qu’il exerce dans de bonnes conditions son activité.
Il doit analyser avec le supervisé les situations exposées, aider à articuler pratique et théorie. Le superviseur doit être capable de souplesse pour accueillir chaque situation singulière.
Il doit être là, avec le nouveau thérapeute à voir plus clair, à l’aider à élargir sa capacité d’analyse émotionnelle et intellectuelle.
En tant que superviseuse, je me sers de ma pratique, de mes expériences vécues en thérapie avec mes patients pour illustrer le travail avec la ou le jeune psychologue.
En pratique :
La ou le psychologue supervisé aborde en séance une situation professionnelle qui l’interroge sur le plan clinique bien sûr mais aussi dans le cadre de l’exercice de la profession par exemple en lien avec ses relations avec ses collègues.
Échanger permet une prise de recul avec l’éclaircissement qui en résulte, permet aussi une vision plus riche car le dialogue entre superviseur et supervisé fait avancer chacun dans un processus dynamique.
A l’occasion des échanges, transfert et contre transfert pourront être analysés.
La supervision permet aussi au supervisé de se construire dans sa fonction de psychologue, de repérer sa propre spécificité, d’affiner quel professionnel il a envie de devenir.
Un travail interactionnel:
L’espace de supervision est tout sauf un échange où l’un sait et l’autre apprend. Ma posture n’est surtout pas celle d’une toute puissance, d’un savoir absolu. Tous les deux vont apprendre, apprendre l’un de l’autre, apprendre des situations analysées.
Le superviseur, de par son expérience, permet une prise de recul et apporte une certaine sécurité. Le supervisé soulève questions, toujours sources de réflexions nouvelles.
L’échange est toujours privilégié, un échange de points de vue: le superviseur doit développer une capacité à accueillir, à partager, à transmettre mais aussi à savoir se déprendre de son savoir pour apprendre de son supervisé dans l’instant présent.
C’est surtout cette interaction qui favorisera les prises de conscience, qui éclairera le supervisé mais aussi qui enrichira le superviseur qui ne sait jamais tout!
Autant dire que l’humilité et la bienveillance guideront les séances.
L’idée est que les jeunes diplômés gagnent en confiance en eux, en leur pratique et puissent ainsi développer le meilleur d’eux-mêmes.